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Les fonctions des liens sociaux et la typologie de Serge PAUGAM

  • cohesons
  • 18 avr. 2023
  • 2 min de lecture

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Serge Paugam, sociologue contemporain, poursuit l’investigation théorique autour du lien social, en posant l’hypothèse que les individus, pour être « intégrés » sont plus ou moins contraints de se conformer à l’ensemble des normes sociales qui fondent leur système social de référence. Il repositionne le lien social dans deux fonctions essentielles :

La première serait d’assurer la protection de chacun contre les aléas de la vie (maladie, invalidité, accident, vieillesse..) en lien avec le solidarisme de Léon Bourgeois :chaque individu est lié à la société par un quasi-contrat tacite par lequel il doit s’engager à rembourser aux autres membres de la société ainsi qu’aux générations futures la dette sociale dont il est débiteur.

La seconde serait de garantir à chacun le besoin vital de reconnaissance qui l’anime, en lui permettant de concrétiser sa participation aux échanges intrinsèques du groupe, en conscientisant l’effort produit et en étant légitimé par le regard porté par autrui sur sa capacité à répondre aux attentes sociales.

Partant de cette double dimension de protection et de reconnaissance, Serge Paugam propose une typologie en quatre catégories de liens sociaux, pour mieux les repérer isolément, mais également pour mieux s’intéresser à leurs entrecroisements. Il distingue ainsi l’intégration, de l’individu à la société grâce aux liens sociaux que celui-ci va construire au cours de sa socialisation, et la régulation, de la société définie dans son ensemble par le jeu des entrecroisements normatifs.


Une typologie des liens sociaux

  • Le lien de filiation, qui repose sur la prise en compte du fait que tout individu naît dans une famille, entendue au sens de père et mère a priori rencontrés dès la naissance (sauf cas d’adoption), et famille élargie non choisie. Ce premier type de lien constitue « le fondement absolu de l’appartenance sociale », et assure (normalement) à l’individu dès sa naissance à la fois la protection (soins physiques) et la reconnaissance (sécurité affective, notamment par la qualité de l’attachement de la mère à l’enfant).

  • Le lien de participation élective, qui vise l’ensemble des relations que l’individu va établir en dehors de la famille par l’intermédiaires de groupes et d’institutions. Parce qu’on considère ici que l’individu, malgré l’influence de déterminismes sociaux, conserve une part d’autonomie dans l’élaboration de ce réseau, on parle de liens non contraints.

  • Le lien de participation organique, qui fait référence à l’apprentissage et l’exercice d’une fonction déterminée dans l’organisation du travail. Sont donc visés ici l’école et le travail. Pour Paugam, et au regard de l’évolution des sociétés occidentales contemporaines, la référence à l’intégration professionnelle se dédouble : elle comprend à la fois le travail, c’est-à-dire le fait pour chaque individu de contribuer à l’oeuvre productive de biens et services, et d’en tirer épanouissement personnel ou aliénation, et l’emploi, c’est-à-dire la possibilité d’accéder à l’ensemble des droits sociaux garantis par l’Etat.

  • Le lien de citoyenneté, lequel repose sur le fait d’appartenir à une nation, c’est-à-dire en principe d’être reconnu comme citoyen disposant de droits et devoirs formalisés. Dans les sociétés démocratiques, il en résulte la nécessité pour la nation d’agir pour que tous les citoyens soient traités avec égalité, et disposent des moyens matériels qui puissent garantir son indépendance et son autosuffisance gages de légitimité politique.


Référence: Paugam Serge, le lien social, QSJ, Paris, 2018


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