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On récidive!

Un an jour pour jour après notre première "déambulation", nous renouvelons l'expérience au marché de la petite hollande à Nantes.



Le choix de ce nouveau lieu est similaire au premier en ce qu'il s'y tient également un marché le samedi matin. Nous connaissons l'une et l'autre ce marché pour l'avoir fréquenté à des périodes différentes.

Nantes compte environ 320 000 habitants, la population est relativement jeune, et jouit d’une certaine mixité sociale : si les cadres et professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires dominent, les employés et les ouvriers sont également bien représentés.

La petite hollande est toute proche du centre-ville et tiendrait son nom des réunions hebdomadaires des marchands hollandais aux abords de la bourse de commerce. La petite hollande a été déplacée au gré des aménagements des bords de la Loire. Le marché n'a pas existé de façon continue mais il est l'un des plus grands marchés nantais.

La clientèle du marché est connue pour être cosmopolite et d'origines sociales diverses.


Notre question "On passe sa vie au travail, et vous?" nous permet d'échanger avec une dizaine de personnes durant environ 2 heures, passants comme commerçants. L’éventail des expériences de travail est large : jeunes entrant dans la vie active, actifs à la carrière bien engagée et retraités depuis peu. L'appréciation de l'impact du travail sur les autres dimensions de leur vie sociale est très différente selon les parcours, l'âge et l'expérience du rapport au travail. Les plus jeunes évoquent le besoin de liberté et misent sur un statut idéalisé de travailleur indépendant (amplitude de travail choisie, articulation vie professionnelle/vie personnelle plus souple), les moins jeunes pointent leur sentiment d'insécurité malgré un statut de salarié a priori protecteur (besoin d'une activité complémentaire ou d'heures supplémentaires pour faire face aux besoins du foyer avec le sentiment d'un empiètement sur la vie personnelle). Un couple de commerçants pointe également une baisse de revenus liée au changement de place sur le marché, générant chez eux un fort sentiment d’insécurité. Nous comprenons que les emplacements sont stratégiques, pour faciliter la visibilité des stands commerciaux et l’accès aux chalands, et qu’ils se négocient donc avec attention.


Les personnes rencontrées lors de cette déambulation évoluent dans le secteur industriel ou le commerce en tant qu'indépendants pour certains et de salariés pour d'autres. Pour tous, le temps consacré au travail prend beaucoup de place et il est souvent présenté comme un mal nécessaire, pourvoyeur des ressources financières du foyer. Pas d’exposé sur l’épanouissement personnel au travail, mais le rappel d’un labeur quotidien, subi, qui épuise. Pour certains, l'insécurité se joue aussi dans le quotidien de travail parfois jusqu'au risque vital lié à l'utilisation des outils/machines. Le vécu des indépendants est majoritairement présenté sous l'angle de la liberté de l'organisation des temps de vie pour ne pas sacrifier les moments importants de leur vie familiale mais dans une sorte de discours préformaté,  un peu comme une incantation… Aucune des personnes rencontrées n'a mentionné d'engagement dans la vie associative ou citoyenne.


Comme lors de notre première déambulation, nos interlocuteurs engagent la conversation sans même nous demander qui nous sommes et pourquoi notre démarche, signe à nouveau d'une confiance accordée a priori et d'un besoin d'échanger sur cette question. Après cette nouvelle expérience très riche, nous aspirons à renouveler sur un nouveau marché dès que possible. A suivre donc!



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